30 mai 2009

L'effet Ligeti


Tu connais György Ligeti ? C'est un compositeur hongrois contemporain. Moi, j'avoue que j'en ai entendu parler à cause des films de Kubrick qui a souvent utilisé sa musique, en particulier pour le monolithe de 2001, l'odyssée de l'espace.

La dernière fois, en allant voir Bonga au début du mois, j'avais remarqué dans le programme du Müpa un Hommage à Ligeti (en français dans le texte). Comme ce n'est pas le genre de musique qu'on écoute en faisant la vaisselle, je me suis dit que c'était l'occasion d'en écouter un peu. Cette fois, j'ai pu voir la grande salle du Müpa qui a de l'allure. Ma femme étant encore partie et, pour tout dire, peu intéressée par ce type de représentation, j'y suis allé avec un collègue mélomane (tout seul, j'avais trop peur). Ligeti n'est pas venu non plus, mais, en même temps, il est mort en 2006.

Au programme, en première partie, des pièces pour instruments à vents, puis deux pianos. Je dois avouer qu'étant assez fatigué en cette fin de trimestre, je me suis un peu endormi au début. Mais la deuxième partie m'a scotché. Ça commençait par le Poème symphonique pour 100 métronomes, une pièce très rare à cause de ses difficultés de mise en place (je t'envoie sur une vidéo diffusée à l'origine sur Arte qui t'en donnera une idée avec des explications). La pièce demeure un grand pied de nez mais possède une puissance inattendue.

Déjà, quand ça débute, il y a quatre types qui, du doigt, font démarrer les métronomes, tous réglés sur des tempos différents. On entend le bruit de la pluie, les sabots de chevaux trottant sur des pavés. Les gens s'agitent, se regardent, rigolent un peu. Mais ensuite, quelques métronomes commencent à s'arrêter et le son change. Ça devient des applaudissements. Et puis, peu à peu, le son diminue. Là les gens ne rient plus parce qu'il y a une tension qui s'installe. On se rend compte que le compositeur a créé du chaos avec la chose la plus régulière au monde. Et puis, quand il n'en reste plus qu'un, on attend avec angoisse qu'il s'arrête et le silence qui suit devient une espèce de victoire de la mort.

Arriver à faire de la musique et de la métaphysique avec des métronomes, moi, je dis chapeau !

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