10 juin 2011

Le Miroir aux vampires. Extrait 2/3


Après un premier extrait, en voici un deuxième qui porte cette fois sur la scène classique qu'on pourrait intituler : "Mais que m'arrive-t-il donc ?"

En général, les personnages n'apprécient que modérément la réponse à cette question.



C'est à ce moment-là que je me suis réveillée.

Sueur, douleur, essoufflement.

J'ai touché mon cou et j'ai senti deux renflements à l'endroit où passe la jugulaire. Ça ressemblait à une énorme piqûre de moustique qu'on aurait grattée à l'extrême. J'avais l'impression d'avoir deux cratères creusés dans la peau.

Je me suis levée aussitôt et suis allée me regarder dans le miroir. C'était moins impressionnant que j'aurais cru. Pourtant les deux plaies symétriques avaient quelque chose d'obscène avec leurs bourrelets de chair enflammée.

Un frisson m'a parcouru les reins. J'avais été mordue. Un vampire était rentré dans ma chambre. Ma première réaction a été d'aller vérifier que la fenêtre était fermée. Rien ne semblait indiquer qu'elle avait été ouverte. Pareil pour la porte.

Je suis revenue devant la grande glace qui avait des reflets glauques dans la lumière de l'aube. Une fois encore, mes doigts ont vibré sous l'effet de l'électricité statique.

Est-ce qu'un vampire avait pu passer par là ? Je me suis reprise aussitôt. Je commençais à penser n'importe quoi. Il ne fallait pas perdre la tête. De ce que j'avais lu, les Sanguisugae pouvaient tout aussi bien passer par le trou de la serrure en se transformant en fumée noire.

Nóra dormait toujours. Je ne voulais absolument pas qu'elle sache ce qui m'était arrivé. Alors, je me suis recouchée en feignant le sommeil.

Là, j'ai continué à gamberger. Les mêmes pensées repassaient en boucle dans ma tête. Quel était le vampire qui avait pu faire ça ? Pourquoi ne pas me tuer ? Cherchait-il à me transformer ? Une morsure suffisait-elle pour me changer en créature de la nuit ? Par où était-il passé ? Reviendrait-il les nuits suivantes ? Comment cacher les marques de dents sur mon cou ? Quel était le vampire qui avait pu faire ça ?

Et ça repartait, comme un chapelet, à l'infini.

Finalement, le réveil a sonné. J'ai attendu un peu. Je ne voulais pas me lever la première. Il n'y avait aucun mouvement au-dessus. Ma cobox ne bougeait pas.

J'ai tapé du poing contre les lattes de son lit.

« Nóra, tu dors ? »

Pas de réponse.

Image : source layoutsparks.com.

Aucun commentaire: