30 août 2012

Série de l’été 2012 : Joss Whedon rules 5/5 : Dollhouse (2009-2010)



Pour la petite série de cet été, j’ai voulu te proposer un panorama des cinq séries créées par Joss Whedon.

L’idée m’est venue en chroniquant son film Avengers. Comme je n’arrête pas de me référer à lui, autant t’expliquer pourquoi.

J’attendais beaucoup cette série au moment où elle a été annoncée. J’en attendais beaucoup. Juge un peu le concept : une entreprise propose à des clients richissimes des dolls, soit des humains dont la personnalité a été effacée et entièrement reprogrammée en fonction de la demande.

Whedon a repris des équipes qu’il connaissait, à commencer par les acteurs. L’héroïne Echo est jouée par Eliza Duskhu précédemment vue dans le rôle de Faith (Buffy et Angel). On retrouve aussi des personnages secondaires interprétés par Amy Acker (Fred dans Angel), Summer Glau (Angel et Firefly), Alan Tudyk (le pilote dans Firefly) et Alexis Denisof (Buffy et Angel). Pareil pour les scénaristes dont certains ont déjà bossé sur les séries précédentes de Whedon.

La série n’a pas très bien marché auprès du public, beaucoup mieux auprès de critiques. Au final, cela donne deux saisons de treize épisodes chacune. L’histoire qui se met en place est bien sûr celle de la Dollhouse mais aussi du personnage principal, Echo, qui a la particularité d’avoir des restes de ses anciennes personnalités. On la voit peu à peu récupérer ses souvenirs.

J’ai vu l’intégrale deux fois. La première vision a été assez décevante pour moi. La série commence de façon très épisodique, c’est-à-dire que les épisodes semblent trop indépendants les uns des autres. D’autre part, il est difficile de s’attacher à un personnage qui change de personnalité à chaque épisode. Enfin, Whedon a renoncé en grande partie à ce qui fait sa force : l’humour. L’ambiance est très sérieuse, voire austère. Et les personnages sont développés un peu tard, ne permettant pas de bénéficier de la dynamique de groupe qui est le fondement des réussites précédentes de Whedon (le Scooby Gang de Buffy, l’équipe de Angel Investigation, l’équipage de Firefly).

Bref, Whedon s’est tiré une balle dans le pied et il y a été aidé par la chaîne qui a insisté sur les épisodes unitaires et a modéré les scénarios qui auraient pu mettre davantage en scène les fantasmes, sexuels ou non, des différents clients de la Dollhouse.

Mais j’ai tout revu par la suite et mon impression a beaucoup changé. Cette fois, j’ai vu les qualités de la série. Whedon sait où il veut aller et la mythologie de la série est présente assez rapidement. D’autre part, il sait exploiter son thème sans se répéter : toutes les situations possibles avec le concept de départ sont explorées une à une et les scénaristes parviennent à surprendre régulièrement.

Certains épisodes sont particulièrement réussis et angoissants par les questions qu’ils soulèvent et dans la réalisation. Ainsi, je te citerai « Man on the Street » qui semble montrer que les gens sont prêts à remettre en place de nouvelles formes d’esclavage. Ou bien « The Attic », véritable cauchemar, Whedon étant souvent très bon dans les séquences oniriques.

L’ambiance générale de la série reste durablement chez le spectateur. On repense souvent ces Dolls désactivées, réduites à un état infantile et inoffensif, errant dans un décor parfaitement zen, se livrer à des activités tranquilles comme la peinture. Finalement, sous la douceur factice, ce sont les scènes les plus violentes.

Tu vas rire : il y a aussi des comics.

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