8 mars 2013

Les Légions dangereuses. Extrait 2/3

Toujours dans l'optique de la prochaine réédition poche des Légions dangereuses, je t'en propose un deuxième extrait plus épique. 

Voici la fin d'une hécatombe qui nous permet de présenter le personnage de Row, le guerrier tigrom (un humain à tête de tigre au cas où ce ne serait pas clair). Quand nous le rencontrons, il achève de massacrer les habitants d'un château.


Quatre-vingt-dix-sept…

Les deux jeunes frères, apeurés, se blottissaient l'un contre l'autre, appuyés contre la porte close, pris au piège. Ils grelottaient et tentaient de parler.

— Pitié… Pitié… suppliaient-ils.

Row les égorgea entre ses crocs.

Quatre-vingt-dix-huit… Quatre-vingt-dix-neuf…

Avec Magnis, ils étaient cent à gésir sur le sol. On n'entendait plus que le râle des blessés. La mort étendit son silence funèbre sur la salle. Row s'aperçut qu'il avait compté tout du long à voix haute. Sa voix était totalement éraillée à force de cris.

Les gémissements des moribonds s'élevaient à intervalles irréguliers. Certains s'éteignirent, d'autres continuaient. Row jeta un regard alentour. Il était le seul debout. Il était le plus grand guerrier du monde. Il n'en conçut aucune fierté particulière. Partout des corps, partout du sang, partout des viscères, des éclats d'os, des débris d'armes.

Row poussa un feulement terrifiant. Son pelage était imbibé de sang, mais il n'était pas gravement blessé. Il fit rentrer ses griffes dans ses doigts et cracha de nouveau dans ses mains pour imprégner ses blessures de salive cicatrisante. Puis il saisit une arme et, pataugeant dans les tripes et les entrailles jusqu'à mi-mollet, il alla achever tous les blessés. Il y en avait une vingtaine. 

Row aimait le travail bien fait.

Enfin il poussa la porte qui allait clore le tombeau baroque qu'était devenue la salle de réception du château de Magnis et, plus par réflexe que par envie, il monta à l'étage pour aller égorger les vieillards, violer les femmes et les enfants.

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